Comment créer un tableau de communication en CAA ?

C’est quoi un tableau de communication ?

Un tableau de communication permet de soutenir la compréhension et l’expression pendant une activité ou dans un contexte spécifique, pour une personne en difficulté de communication. Par exemple, on peut utiliser un tableau de communication pendant le bain, en jouant de la musique ou avec un jeu de société. On installe également des tableaux de communication géants dans des lieux publics. Cela fait partie de l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap de communication et cela peut être utile aussi pour les personnes qui ne parlent pas la même langue.

On entend aussi le terme « TLA » ou « tableau de langage assisté » qui réfère à un tableau pour une activité. Il existe aussi des « tableaux de choix », qui permettent de proposer un choix d’aliments ou d’activités par exemple. Dans cet article, nous parlerons des tableaux de communication utilisés dans un contexte ou lors d’une activité spécifique.

Un tableau de communication pour la musique, tiré d’un classeur Voxi. Photo : Anahita Avalos

« C’est facile à utiliser, les usages sont multiples et il existe une multitude de tableaux déjà créés pour ceux qui ont quelques craintes à se lancer. Cela facilite vraiment la compréhension des jeux » Caroline , logopède

Quels mots dois-je mettre dans mon tableau de communication ?

Un tableau de communication sera toujours adapté à son contexte et à son public. On réfléchit donc à tout ce que l’on pourrait se dire ! Il y a quelques éléments incontournables à intégrer dans tout tableau de communication qui se respecte.

Objectif : un maximum d’interactions !

Créer son tableau de communication en quelques étapes :

  1. Notez toutes vos idées (carte mentale, liste…).
  2. Remplissez votre tableau dans le logiciel de votre choix.
  3. Imprimez et glissez dans une pochette plastique et testez en situation !
  4. Ajustez en fonction de vos essais avant de finaliser.

Ma check-list Tableau de comm’ :

  • Questions : quoi, qui…
  • Pronoms : je, tu…
  • Verbes : aimer, vouloir…
  • Adverbes : pas, encore…
  • Messages rapides ou utiles : aller aux toilettes, j’ai besoin de mon outil de communication…
  • Vocabulaire spécifique au contexte
  • « Autre chose » – parce qu’il n’y aura jamais tous les mots qu’il faut

N’hésitez pas à utiliser des expressions drôles, régionales ou adaptés à l’âge pour donner envie ! « Oufti » pour les belges, « wesh » pour les ados etc !

Mon tableau est :

  • Cohérent (j’utilise les mêmes pictogrammes que sur l’outil individuel, si possible et je respecte les codes couleurs)
  • Organisé (je place les mêmes mots au même endroit sur chaque tableau)
  • Evolutif (je cherche toujours à proposer plus de possibilités, un tableau seul ne suffit pas).

Combien de cases dois-je mettre ?

Alors là… vaste question ! Plus le tableau a du vocabulaire, plus cela permettra des interactions riches. Avec trop peu de vocabulaire, il est plus difficile de dire ce que l’on veut et il risque d’être plus vite abandonné. Cependant, une grille très fournie sera plus complexe à prendre en main (notamment pour une personne qui ne lit pas encore), et demandera un temps d’apprentissage plus important. Aussi, il faut prendre en compte des difficultés motrices et visuelles éventuelles.

Un équilibre est donc à trouver en fonction de l’utilisation, entre 20 et 80 cases par page sont les formats plus courants.

« Nous utilisons une grille 7 x 12 dans son outil de communication, mais dans son tableau pour le bain, j’ai préféré des cases plus grosses qu’elle pourra voir sans lunettes !

On communique à la piscine ! Utilisation d’un tableau de communication pendant les vAACances d’Affiche la couleur

Un tableau de communication pour exprimer ses émotions.

Avez-vous des astuces supplémentaires pour se lancer ?

Certains aiment créer une grille vierge en plaçant le vocabulaire de base dont vous aurez toujours besoin à des emplacements stables, en respectant le sens de la lecture. Vous pourrez le dupliquer pour créer de nouveaux tableaux.

Dans cette grille, utilisez un code couleur pour les différents types de mots. Cela vous aidera à éviter le piège de ne mettre que des noms communs (ce qui a tendance à limiter les interactions).

Si vous utilisez un outil de communication linguistiquement robuste, basez-vous sur son organisation… le tableau sera d’autant plus facile à prendre en main. Pour des tableaux à utiliser à la maison ou à l’école, on peut faire une capture d’écran à partir de l’application de communication de la personne par exemple.

S’il s’agit d’un tableau pour un lieu public, au moment de l’installation il faut veiller à ce qu’il soit accessible pour des enfants ou des personnes en fauteuil roulant.

La « traduction », ou texte, devrait être au-dessus, et pas en-dessous… sinon quand on pointe le picto avec le doigt, le poing, le nez, le pied, etc. on ne voit pas le texte… on est obligé alors d’enlever le doigt, etc. pour pouvoir lire ce que l’utilisateur veut dire (Isabelle, ergothérapeute)

Comment trouver des pictogrammes ? Quels logiciels utiliser ?

Selon l’utilisation proposée, de différents logiciels seront plus ou moins adaptés. Pour une impression en format A1 ou A0, il vaut mieux privilégier des logiciels qui permettent une définition impeccable.

Il existe de nombreux logiciels, gratuits ou payants, avec une base de données de pictogrammes déjà intégrée, qui permettent de créer des tableaux facilement. Pour plus d’informations sur les outils pour démarrer en CAA,

Lancez-vous et tenez-nous au courant !

Pour aller plus loin :

Si vous avez besoin d’accompagnement pour la réalisation de supports personnalisés, vous pouvez prendre contact avec notre équipe ou avec un relais local d’ISAAC francophone. Il y a également de nombreuses ressources disponibles en ligne.

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