Aider son enfant à exprimer le oui et le non

Savoir dire oui et non, c’est une compétence importante pour toutes les personnes.

Cependant, l’apprentissage de cette compétence peut être longue et complexe pour certaines personnes, en raison de leurs défis moteurs, sensoriels ou cognitifs, et d’autant plus si la personne ne parle pas.

Comment soutenir l’apprentissage du oui et du non dans la vie de tous les jours, en cherchant plein d’opportunités pour apprendre, en explorant des supports visuels et sans oublier la « carte blanche » ? On vous explique tout !

Mon enfant ne parle pas, est-ce qu’il peut apprendre à dire oui et non ?

Oui, bien sûr ! Notre objectif est de lui permettre d’exprimer le oui et le non de manière accessible et fiable : ce qui ne passe pas nécessairement par la parole. Il existe de nombreux « codes » oui/non. Certains sont utilisés par tous, comme hocher ou secouer la tête, d’autres seront adaptés aux capacités motrices d’une personne en situation de handicap de communication, par exemple, cligner les yeux pour dire oui ou montrer des pictogrammes. Dans la mesure du possible, nous allons viser un code oui/non qui ne nécessite pas de « matériel » extérieur, pour que la personne puisse exprimer oui et non dans tous les contextes.

Merci à Poétic’Alix pour les photos de supports visuels variés.

Mon enfant ne sait pas dire oui et non, comment l’aider ?

Dans le fond, il s’agit d’accepter ou de rejeter quelque chose : l’acceptation et le rejet, c’est la base du oui et du non. Comment, par son attitude, ses expressions, ses gestes ou ses verbalisations, votre proche vous montre-t-il ce qu’il veut ou ne veut pas ?

« A table, quand il veut manger ce que je lui propose, il me regarde et il gonfle un peu sa poitrine, quand il n’en veut pas ou plus, il détourne le regard vers le bas »

En observant la personne, vous allez remarquer comment elle exprime l’acceptation et le rejet. Vous pouvez ensuite renforcer ses expressions et comportements naturels pour aller progressivement vers un code oui/non fiable. Décrivez à l’oral ce que vous le voyez faire et expliquez-lui clairement ce que vous comprenez.

« Je vois que tu regardes vers le bas, je pense que tu veux me dire NON »

Si possible au niveau moteur, on peut encourager la personne à hocher ou secouer la tête en lui montrant comment faire. Si c’est un enfant qui aime la musique, des comptines permettent de travailler les gestes du oui/non en s’amusant comme « Je dis non, toujours non ».

Utiliser des supports visuels pour renforcer les apprentissages ?

Pour renforcer l’apprentissage du oui et du non, on peut aussi utiliser des pictogrammes. Ils seront toujours positionnés de manière stable. Conventionnellement, on place le oui à gauche et le non à droite. Par le toucher, le regard ou un mouvement de corps, la personne peut indiquer son choix. Dans un premier temps, vous allez démontrer l’utilisation de ce support :

« Vous pouvez au préalable installer des pictos oui et non sur la table du repas, dans la salle de bain aussi. Vous lui proposez quelque chose, et vous dîtes oui ou non en pointant le pictogramme correspondant » Christine Bruant, Poétic’Alix

Mon enfant n’exprime pas encore de oui et non, peut-il utiliser un dispositif de communication alternative et augmentée ?

Oui, tout à fait. Avoir un code oui/non fiable n’est pas un prérequis à l’utilisation de la CAA. Au contraire, c’est intéressant de travailler cette compétence en parallèle de la mise en place d’un outil de CAA, pour que la personne ait différents moyens de progresser en communication. D’ailleurs, le oui/non est assez abstrait pour beaucoup d’enfants et l’apprentissage sera progressif :

« Ma fille se servait de son outil de communication pour faire des demandes et des commentaires, bien avant qu’elle n’arrive à répondre oui et non de manière fiable. Le oui/non était compliqué pour elle, c’est venu bien plus tard »

Et si ce n’est ni oui, ni non ? N’oubliez pas la « carte blanche »

Répondre à une question oui ou non n’est pas si simple. Parfois cela dépend, on n’a pas assez d’informations pour répondre, on hésite, on veut apporter de la nuance. Ne pas répondre ne veut pas dire que l’on n’a pas compris la question (mais c’est peut-être le cas aussi). Pour Caroline Fafchamps, enseignante spécialisée et maman de Pablo, il faut toujours proposer une « carte blanche » positionnée entre le oui et le non.

Judith Babot, enseignante spécialisée et maman de Lazare, a même paramétré un panel de possibilités dans son outil de communication pour préciser le choix oui/non qu’elle explique dans cet article :

Alix avec ses bracelets oui ou non !

Est-ce que le sourire est une bonne option pour exprimer « oui » ?

Cela se pratique parfois, mais il est souvent déconseillé d’utiliser un sourire comme code pour le oui. En effet, ce n’est pas parce que l’on dit « oui », que la réponse est positive. Par exemple, si la question est « est-ce qu’il t’a fait mal ? », la personne n’aura certainement pas envie de sourire. Si c’est le code déjà utilisé par la personne, cela se respecte bien évidemment, mais si vous soutenez une personne pour trouver un code oui/non, il vaut mieux explorer d’autres pistes.

Et vous, qu’est-ce qui vous a aidé pour soutenir cet apprentissage chez votre proche ou votre patient ? Nous vous invitons à prendre contact avec l’équipe HappyCAA ou rejoindre la conversation sur les réseaux sociaux pour partager vos astuces et vos expériences.

Plus de lecture sur ce sujet :

Vous trouverez ici une série d’articles sur l’apprentissage du oui et du non, de l’enseignante Kate Ahern, traduite par Mathilde Suc-Mella.

FAQ

Afin de se retrouver dans les différentes expressions propres à la Communication Alternative et Augmentée, HappyCap vous propose un dictionnaire de la CAA.

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